Composition du Silmarillion:
Pour rappel, « Le Silmarillion » a été publié par Christopher Tolkien en 1977, à partir entre autres des écrits suivants de son père d’une part, et d’ajouts personnels pour les faire former un tout « cohérent » d’autre part :
- – Certains poêmes écrits à partir de 1910
- – « La Chute de Gondolin » (version « Contes Perdus ») commencé en 1916-1917, en convalescence dans un hôpital de guerre où le mena la Bataille de la Somme, probable source réelle d’inspiration de ce texte.
- – Un « Lai des Enfants de Húrin », écrit en vers en 1920.
- – « Annales d’Aman », créées dans les années 50 et disponible dans le tome 4 des HOME.
- – « Annales Grises » créées dans les années 50 et disponible dans le tome 4 des HOME.
- – « Annales de Valinor » créées dans les années 30 et disponible dans le tome 4 des HOME.
- – « Annales de Beleriand » créées dans les années 30 et disponible dans le tome 4 des HOME.
- – « L’Esquisse de la mythologie » résume le Légendaire en 28 pages en 1926.
- – « Quenta Noldorinwa », rédigée en 1930 à partir de l’Esquisse précédente, censé être écrite de manière interne à Kortirion sur l’Ile solitaire à partir du Livre des Contes Perdus écrit lui par Eriol de Leithien, et disponible dans le tome 4 des HOME. C’est le seul Silmarillion rédigé pour la publication ayant été conçue par J.R.R. Tolkien.
- – « Quenta Silmarillion » (QS), rédigée en 1937, et disponible dans le tome 5 des HOME et s’arrêtant au début de l’histoire de Túrin.
- – Révision de la « Quenta Silmarillion » de 1951 (RQS1) et de 1958 (RQS2), et disponible dans le tome 10 de « Histoire des Terres du Milieu ».
On notera d’ailleurs également en guise de rappel que Christopher Tolkien a « regretté » de nombreux points de sa démarche de publication en ce qui concerne « le Silmarillion », et on peut penser que cela a expliqué en partie celle de publier in fine la quasi intégralité de ces sources, entre autres textes, dans son cycle sur l’ « Histoire des Terres du Milieu », qu’on abrège communément HOME (« History Of Middle Earth »)
Que cela soit « le Silmarillion » ou ces HOME, partiellement traduits en Français à ce jour par Daniel Lauzon – actuel traducteur du Seigneur des Anneaux et de The Hobbit – et dont je rappelle ci-dessous la composition, Christopher Tolkien a toujours mis un point d’honneur à les publier sous le nom, posthume, de son père, mort en 1973.
Reste, il est nécessaire de dûment le rappeler, que l’ensemble de ces œuvres n’ont pas été validées sous cette forme par le maître, bien qu’il ait pu donner quelques indications à ce sujet à son fils – son ligateur testamentaire – ou dans ses Lettres.
Comme il est important de moduler cela avec la quête que J.R.R. Tolkien a mené durant toute une partie de sa vie : publier après «Le Seigneur des Anneaux», l’ensemble de son Legendarium sous le titre « le Silmarillion ».
Ce qu’on ignore à ce jour est donc « juste » la forme que Tolkien voulait donner à cette publication. Lui-même a admis, peiné, que son grand œuvre était loin d’être finie, n’existant « que » sous la forme d’ébauches plus ou moins travaillées, elles-mêmes de plusieurs styles : chroniques, romances, poèmes, chansons, parfois dans plusieurs langues, fictives ou non. Ainsi, et le Silmarillion en offre de nombreux exemples, le texte rapporte parfois à des sources internes qui parfois existent vraiment, parfois pas encore – Tolkien n’ayant pas pris ou eu le temps de les créer, parfois pas du tout – Tolkien n’avait alors pas l’intention de les créer.
D’aucuns ont formulé des hypothèses certes séduisantes mais assez compliquées à défendre face aux érudits comme quoi Tolkien aurait plus longtemps que juste au début de sa vie eut la démarche inventive de créer une vraie fausse mythologie pour l’Angleterre.
D’autres vont jusqu’à chercher à mettre en évidence une démarche évhémériste susceptible de donner de la profondeur et de la « vraissemblance » à cette mythologie.
Il reste qu’en effet, la multiplication des sources, des formats et de l’origine interne de ceux-ci pour Tolkien, dont on peut voir de passionnants exemples dans les appendices du Seigneur des Anneaux entre autres exemples, renforcé par l’usage de nombreux véritables langages qui ont ainsi pour lui et d’après lui vécu comme des langues réellement vivantes au sein de tout son Legendarium comme il aimait à l’appeler, peut (doit?) militer en ces faveurs.
Tout cela, y compris les étudesvoire donc jusqu’aux élucubrations passionnées des uns et des autres, rendent évidemment positivement très délicat de restaurer au plus exact ce que devait être le Silmarillion final pour J.R.R. Tolkien.
Il n’est donc également pas du tout étonnant, malgré un soin extrême ne s’encombrant pas le plus souvent d’hypothèses farfelues, de trouver une telle disparité de traitement entre les différents chapitres qui forment « le Silmarillion » édité par Christopher Tolkien, et que ce sujet se propose également de résumer rapidement – comme tant d’autres s’y sont prêtées jusque là – et la manière dont cela a été ensuite traité dans HOME, par ce même Christopher.
Une étude approfondie permet de relever ainsi peut-être ce que Christopher a volontairement omis entre « le Silmarillion » et HOME.
Nous allons donner ici quelques exemples choisis parmi ceux-ci, sans que cela soit exhaustif bien sûr.
Nous allons aussi à chaque fois que nous l’estimons pertinent, non sans une certaine extrapolation susceptible de déplaire à certains puristes, faire des parallèles plus ou moins audacieux avec de nombreuses sources ayant été considérées comme inspiratrices pour Tolkien. Et il y en a pléthore et plus encore !
Tolkien s’est inspiré – souvent en guise d hommage ayant un rapport certain avec l amour de la langue et de sa philologie – et à transcendé de nombreux mythes, religieuxet/ou culturel. Outre la Matière de Bretagne, citons notamment en vrac le christianisme (ou ici)– il était très croyant et a été après le décès tragique de ses parents élevé par un prêtre – l’Antiquité égyptienne, l’Edda et le Kalevala, ou encore la philosophie jungienne. Tous des domaines étudiés en long en large, parfois à travers des ouvrages traitant de ces domaines, tel Fall of Arthur/La chute d’Arthur ou Beowulf, et en travers par ce professeur qui a été une véritable référence dans ces domaines et dans l étude de nombreuses langues. C était avant tout un amoureux des mots, de leurs évolutions au sein des peuples hauts en couleurs, et de leur sens. Et en mâitre de la transcendance, il alla puiser dans bien des légendes et cultures populaires pour créer son merveilleux. Les lecteurs curieux pourront cliquer sur les liens soulignés présentant certaines de ces sources pour en apprendre plus.
L’Histoire des Terres du Milieu ou HOME en Anglais :
- Le Livre des contes perdus volume 1 (The Book of Lost Tales 1), traduit par Adam Tolkien (1983) ;
- Le Livre des contes perdus volume 2 (The Book of Lost Tales 2), traduit par Adam Tolkien (1984) ;
- Les Lais du Beleriand (The Lays of Beleriand), traduit par Elen Riot et Daniel Lauzon (1985) ;
- La Formation de la Terre du Milieu (The Shaping of Middle-earth), traduit par Daniel Lauzon (1986) ;
- La Route perdue et autres textes (The Lost Road and Other Writings), traduit par Daniel Lauzon (1987) ;
- The Return of the Shadow (The History of The Lord of the Rings, volume 1) (1988) ;
- The Treason of Isengard (The History of The Lord of the Rings, volume 2) (1989) ;
- The War of the Ring (The History of The Lord of the Rings, volume 3) (1990) ;
- Sauron Defeated (The History of The Lord of the Rings, volume 4) (1992) ;
- Morgoth’s Ring (The Later Silmarillion, volume 1) (1993) ;
- The War of the Jewels (The Later Silmarillion, volume 2) (1994) ;
- The Peoples of Middle-earth (1996).
Résumé et addenda au Silmarillion publié
Pour un résumé plus détaillé, merci de vous rapporter aux liens en rubrique « résumé plus détaillé«
Ilúvatar, appelé également Erú, crée les Ainur. Ils composent la Grande Musique. Melkor, le plus doué et le plus envieux des Ainur, gâche sciemment l’harmonie générale. Par la Volonté d’Erú, La Musique créé la vision d’Eä, le Monde que créé ensuite à partir d’elle Ilúvatar et qu’il nomme Arda. Les Ainur s’incarnent en Arda sous le nom de Valar, ou de Maïar pour les moins puissants et commencent à y œuvrer, conformément à la vision et à la volonté d’Ilúvatar de le préparer à la venue prochaine de ses enfants, et ce malgré les agissements de Melkor qui, descendu également sur le monde, détruit sans vergogne tout ce qu’ils créent. Le Valar sombre donne également naissance à des monstres abominables.
résumé plus détaillé (cf. L’Ainulindalë)
* Dans les premiers textes de Tolkien, l’« Ainulindalë », ou le chant à l’origine de la création du monde, est conté à l’homme naufragé Eriol – un ancien anglais – par l’elfe Rúmil. Ou par Pengolodh de Gondolin à Ælfwine dans les versions plus tardives du Légendaire. Le Silmarillion publié n’évoque pas du tout cette origine, accentuant l’impression du lecteur qu’il lit le premier chapitre d’un même conte.
* Tardivement, Tolkien réfléchissait à de profonds changements dans son « Ainulindalë » originel : Arda serait dès le départ ronde et non plate, et serait d’emblée éclairée par un astre solaire, imposant l’absence des deux fameuses Lampes que nous évoquerons plus tard. Son fils ne retint quasiment aucun de ces nouveaux éléments.
1 – Au commencement des jours
Au départ, tout ce que créént les Valar est gâché par ce que créé Melkor. Alors le fort Tulkas le force à se cacher. Melkor éloigné, les Valar, depuis leur fief d’Almaren, donnent naissance aux deux Lampes Illuin et Ormal. C’est « le Printemps d’Arda ». Melkor batît en secret la forteresse souterraine d’Utumno. Puis, il détruit les Lampes, plongeant Arda dans la nuit, forçant les Valar à partir en Aman, à l’ouest d’Arda. Les Valar y créént les Deux Arbres : Telperion et Laurelin. Erú fait don de l’immortalité aux Elfes, et de la mortalité aux hommes.
résumé plus détaillé (cf. L’Age des Lampes)
résumé plus détaillé (cf. Les deux Arbres Immortels)
* Les deux Arbres des Valars trouvent probablement leur inspiration dans le mythe scandinave d’ Yggdrasil, entre autres. Là encore, Tolkien en a fit naître quelque chose de tout à fait nouveau et personnel.
2 – Sur Aulë et Yavanna
Aulë crée en secret les nains. Ilúvatar veut que les Elfes soient les Premiers nés, et imposent donc aux Nains d’attendre avant de naître. Yavanna, sa compagne, devient protectrices des arbreset les Ents naissent. Manwë et elles invoquent les grands aigles qui firent leurs aires en haut des Montagnes.
résumé plus détaillé (cf. Les Valar et les Valie)
3 – La venue des Elfes et la Captivité de Melkor
Melkor bâtit une seconde forteresse à l’ouest des Terres du Milieu, Angband, où il fabrique armes et monstres, et la confie à son lieutenant, Sauron. Les Elfes naissent à Cuiviénen en admiration devant les étoiles que Varda a mis dans le ciel. Beaucoup se rendent en suite à Valinor avec Oromë, les Noldor. Melkor s’empare de nombreux Elfes pour en faire probablement des Orcs jusqu’à ce que les Valar détruisent Utumno et l’enchaîne pour trois Ages avec la chaîne Angainor forgée par Aulë. Comme les Elfes Teleri hésitaient le plus à partir à Valinor, Ossë vint à une partie d’entre eux pour les mener en Aman. Certains préfèrent demeurer à l’Ouest des Terres du Milieu sur les rivages, avec Cirdan.
résumé plus détaillé (cf. Les Valar et les Valie)
résumé plus détaillé (cf. La création des étoiles)
- Cuiviénen est une baie d’Helcar, la mer formée par la chute de la Lampe Illuin.
- On apprend dans HOME tome 10 que Varda créa de nouvelles étoiles en l’honneur des Elfes. Ce sont Karnil (Mars), Luinil, Nénar, Lumbar (Saturne), Alkarinque (Jupiter) et Elemmire (Mercure).
- Au départ, Tolkien a écrit que Melkor avait créé des milliers de balrogs (HOME 10) mais il change d’avis ensuite, rédigeant un texte (HOME 10) précisant que Melkor ne créa au plus que 3 à 7 de ces monstres.
4 – De Thingol et Melian
Melian la Maia tombe amoureuse de l’Elfe Elwë après l’avoir rencontré dans la forêt de Nan Elmoth en Beleriand, à l’Ouest des Terres du Milieu et pendant que ce dernier gagnait Valinor. Il devient alors Elu Thingol, Roi des Elfes Gris ou Sindar, et fonda avec elle le royaume du Doriath.
résumé plus détaillé (cf. La naissance des elfes et les méfaits de Melkor)
On apprend dans le tome 11 des HOME que l’ancien nom de Melian était Gwendelin, que celui de Tol Eressëa s’appellait un temps Avallónë et que le Beleriand portât pour nom Broseliand, preuve bien sûr d’une ancienne inspiration arthurienne pour ces noms (Brocéliande étant une forêt de France abritant l’enchanteur Merlin, Gwendeline une ancienne reine de Bretagne, et Avalon le lieu magique où le corps du Roi Arthur fut conduit par les Dames du Lac après sa mort).
5 – Eldamar et les Princes d’Eldalië
En Valinor, les Elfes Vanyar et les Elfes Noldor érigent la cité de Tirion sur la colline de Túna et Yavanna y plante une réplique de l’arbre blanc : Galaithilion. Les Elfes Teleri eux bâtissent le port d’Alqualondë sur la côte est d’Aman au nord de Tirion ,et sur l’île de Tol Eressëa.
résumé plus détaillé (cf. La naissance des elfes et les méfaits de Melkor)
- Dans les premiers textes, Ulmo déplace Almaren, l’ancien domaine des Valar, et la scinde en deux : l’île de Balar et l’île de Tol Eressëa.
- « Le beau Celegorm » (Silmarillion) est une erreur de traduction pour « Celegorm The Fair ». Il faut lire « Celegorm le blond », tel que cela apparaît dans le tome 5 des HOME.
6 – Fëanor et la libération de Melkor
Finwë perd sa femme Miriel qui meure en couche, sauvant de justesse son fils Fëanor. Il se remarie avec Indis, une elfe Vanya, avec qui il a deux fils : Fingolfin et Finarfin. De son côté, Fëanor se lie avec Nerdanel, qui lui donne sept enfants masculins. Apprenti de Mahtan, le père de Nerdanel, Il devient le plus grand des artisans. Cela correspond à la fin de la punition de Melkor, que les Valar libèrent donc.
résumé plus détaillé (cf. La naissance des elfes et les méfaits de Melkor)
* Tardivement, Tolkien revint en détail sur l’histoire tragique de Finwë et Míriel, comme on peut le lire dans le tome 10. On y apprend – également dans le tome 12 – qu’en plus de Fingolfin et Finarfin, Finwë et Indis eurent plusieurs filles (Findis, Faniel, Irimë – nommée aussi Finvain et Irien-). Tolkien a également expliqué ce qui advint ensuite à Míriel, après sa mort, dans le texte : « Lois et coutumes parmi les Eldar », compulsable également dans le tome 10.
* Il y a plusieurs erreurs dans le Silmarillion quant à la mesure du temps. Dans l’épisode de la captivité de Melkor, on lit « 3 siècles » là où il faut lire « 3 âges », ceux-ci étant une donnée différente pour Tolkien, les Ages ne durent pas nécessairement le même temps. Un peu plus loin dans le livre, on lit « période » au lieu de « Age ».
7 – Les Silmarils et l’agitation des Noldor
Fëanor crée à partir de la lumière des deux Arbres les Silmarils, des joyaux incomparables. Melkor les convoite et manipulent Fëanor et son demi-frère Fingolfin pour les dresser l’un contre l’autre. Fëanor pense et dit que les Valar retiennent les Eldars prisonniers. Fëanor pousse les Noldo à fabriquer des armes puis menace Fingolfin. Les Valar décident de le juger : il est exilé à Formenos. Là, il y chasse finalement Melkor, revenu à la charge.
résumé plus détaillé (cf. La naissance des elfes et les méfaits de Melkor)
8 – Le crépuscule de Valinor
Melkor pousse l’Araignée Ungoliant, une puissance des Tenebres vivant en Avathar au sud d’Aman, à aspirer la sève des deux Arbres, tuant ceux-ci et plongeant une fois encore Arda dans les Tenebres, pendant que les Valar et les Noldor donnent une fête pour tenter de tous les réunir de nouveau sous leur bannière. Après avoir tué Finwë et voler les silmarils, Melkor et Ungolianth fuient Aman pour gagner les Terres du Milieu. Ungoliant réclame les silmarils et Melkor s’échappe de justesse, aidé par ses blarogs. Ungoliant fuit jusqu’à s’enterrer définitivement en Ered Gorgoroth, non sans avoir engendré une terrible descendance, tel Shelob. Elle meurt dévorée vivante par sa descendance dans le ravin de Nan Dugortheb.
Dans le tome 1 des HOME ou « les Contes perdus » on apprend que au départ Ungoliant était une créature ayant peut être provoqué les premières dissonances dans l Ainulindalë – avec donc peut-être une puissance supérieure a celle de Melkor – et n avait alors pas encore l apparence du Maiar arachnoide.
9 – La fuite des Noldor
Qu’il soit ennemi ou ami, qu’il soit répugnant ou pur,
Progéniture de Morgoth ou lumineux Vala,
Elda ou Maia ou un venant Après,
Homme encore non né en Terre du Milieu,
Aucune loi, ni amour, ni ligue d’épées,
Terreur ni danger, ni le Destin lui-même,
Ne défendra de Fëanor, et des parents de Fëanor,
Quiconque cache ou amasse, ou prend dans sa main,
Garde après l’avoir trouvé ou rejette au loin
Un Silmaril. Ceci nous le jurons tous…
Nous lui apporterons la mort avant la fin des Jours,
Le malheur jusqu’à la fin du Monde ! Entends nos paroles,
Eru Père suprême ! Aux éternelles
Ténèbres condamne-nous, si notre action échoue…
Sur la montagne sacrée soyez témoins,
et souvenez-vous de notre voeu, Manwë et Varda!
Fëanor et ses sept fils font le serment solennel de venger Finwë et de retrouver les Silmarils quel qu’en soit le prix et le danger. L’armée de Fëanor se met en route, suivie par les armées de Finarfin et Fingolfin. Poursuivant Morgoth (Melkor), les Noldor en colère massacrent par surprise les Teleri d’Alqualondë, bientôt aidé par Fingon et sa suite, dupés par eux, alors que Finarfin fait demi-tour. Le Valar Mandos maudit alors tous les Noldor. Arrivé en Terre du Milieu, Fëanor brûle les navires à Lothgar, obligeant Fingolfin à traverser le chaos de glaces de l’Helcaraxë, qui joint le Nord d’Aman aux Terres du Milieu, dans le Nord du Beleriand.
résumé plus détaillé (cf. Vol des Silmarils et exil des Noldor)
- On apprend dans le tome 10 des HOME que Finwë est mort foudroyé et la tête écrasée par la masse de Morgoth. La « Quenta Silmarillion » (tome 5 des HOME) nous apprend que beaucoup d’elfes furent massacrés à Formenos en plus du roi.
- Seuls Fingon, Feanor et ses 7 fils, ainsi que leurs armées respectives, massacrèrent les Teleri d’Alqualondë. Fingolfin n’y participa pas puisqu’il dû passer par l’Helcaraxë avec ses gens. Quant à Finarfin, il était l’époux d’Eärwen, la fille d’Olwë, le chef des Elfes Teleri. Thingol étant frère d’Olwë, celui-ci ne pardonna jamais aux Noldors d’avoir tué son frère. Finarfin fut profondément affecté par l’attaque d’Alqualondë au point qu’il décida de retourner à Valinor pour y devenir Haut Roi des Noldor en Aman.
- Suite à la malédiction de Mandos, le titre de Haut Roi des Noldors en Terres du Milieu n’alla jamais à Feanor ou un de ses fils. Mais à Fingolfin.
10 – Les Sindar
Eveil des Nains Naugrims en Beleriand. Thingol les utilise pour bâtir Menegroth et leur fait forger des armes. Morgoth retourne en Angband, sa deuxième forteresse après Utumno, et attaque les Elfes en Terres du Milieu. Denethor, le chef des Sindar d’Ossiriand, meurt lors de la Première Bataille. Une partie des survivants migrent à l’ouest et fondent sous l’égide de Thingol le Doriath. Melian y dresse un Anneau de protection magique.
résumé plus détaillé (cf. Vol des Silmarils et exil des Noldor)
- L’Ossiriand est appelé Pays des Sept Rivières (Gelion, Ascar, Thalos, Legolin, Brilthor, Duilwen et Adurant) peut-on lire dans le tome 11 des HOME.
- Comme on l’apprend dans le tome 11 des HOME, Christopher Tolkien ne disposait pas d’éléments cartographiques précis laissés par son père pour avoir une vision des distances entre la forteresse d’Angband et les domaines elfiques. Il préféra donc supprimer Angband de la carte finale.
- Au cours du Premier Âge, les hommes s’installent en Estolad, aux frontières de l’Arthórien, ce qui déplait aux Elfes Nandor d’Ossiriand immigrés en Doriath en Arthórien. Le tome 11 évoque leurs confrontations. Ithilbor, chef des Nandor de Doriath, a pour fils Saeros, un protagoniste important du lai des enfants de Húrin qui méprise les hommes probablement de ce fait.
11 – Le soleil, la lune et la disparition de Valinor
Les Valar créent avec les ultimes fruits et fleurs de Telperion et Laurelin les astres du soleil (Anar) et de la lune (Isil), guidés autour du monde par les Maiar Arien et Tilion. Pour prémunir toute nouvelle attaque de Morgoth, les Îles Enchantées sont créées et placées devant Tol Eressëa pour interdire l’accostage des navires. Valinor devient dès lors quasiment inaccessible.
résumé plus détaillé (cf. Vol des Silmarils et exil des Noldor)
résumé plus détaillé (cf. Récit de la création du soleil et de la lune)
Dans ce chapître, Finalfin doit se lire Finarfin.
12 – Les Humains
les hommes s’éveillent dans l’est de la Terre du Milieu en Hildórien, au moment prècis du premier lever du nouveau soleil.
résumé plus détaillé (cf. La naissance des hommes et les grands contes du Silmarillion)
13 – Le retour des Noldor
En incendiant ses navires en baie de Lothgar dans la région de Lammoth , où il est arrivé en Terres du Milieu, Fëanor attire les séides de Morgoth. Il les défait durant la Dagor-nuin-Giliath ou « Bataille sous les Etoiles » mais les pourchasse dans leurs terres, où il tombe sous les coups de Gothmog le balrog. Son fils Maedhros est capturé par Morgoth. Au moment du Réveil des Hommes, Fingolfin, son fils Fingon et leur peuple arrivent en Mithrim par l’Helcaraxë. Fingon part sauver Maedhros, et ce dernier fait de son père Fingolfin le Haut Roi des Noldors, contre l’avis de ses frères. Thingol accepte que les Noldors assiègent Morgoth tout autour des Ard Galen entourant Angband. Les Elfes triomphent dans plusieurs conflits contre Morgoth, dont Dagor Aglareb, la Bataille Glorieuse. Cent ans après, Glaurung sort bébé d’Angband, et se fait chasser par Fingon.
résumé plus détaillé (cf. Vol des Silmarils et exil des Noldor)
- * Le tome 5 des HOME donne un peu plus de détails à ce chapitre du Silmarillion : des compléments sur le caractère de Fingon, un autre nom pour le Beleriand, l’Ingolondë, et la révélation comme quoi c’est Morgoth qui aurait poussé Glaurung à quitter sa forteresse.
- * Toujours dans le tome 5, on apprend que le grand Aigle Thorondor avait un bec en or.
- * Le tome 12 nous apprend que tardivement, en 1968, Tolkien voulut effectuer de nouveaux ajouts : mort d’un des fils de Fëanor durant l’incendie de Losgar, et mort d’Argon, le troisième fils de Fingolfin, lors de la bataille de Lammoth – où périt Fëanor.
- * Glaurung est le premeir dragon d’importance que va créer Tolkien. Ensuite s’ensuivra la création d’Ancalagon, puis de Smaug bien sûr, entre autres dragons plus secondaires tel Scatha. Mais d’où provient cet amour pour les dragons chez Tolkien ? Là encore, il faut se pencher sur ses passions de professeur pour le savoir. Ainsi, Tolkien a travaillé sur Beowulf et le fameux dragon qui fait sa chute, ou encore sur Sigurd et Fafnir, ou encore sur Kullervo, à partir duquel il bâtira également son personnage phare et maudit Túrin Turambar.
14 – Les royaumes du Beleriand
Les fleuves Sirion et Gelion traversent le Beleriand du nord au sud, jusqu’à la baie de Balar. Au Nord, autour de la plain d’Ard-Galen, les elfes Noldor se sont installés: Fingolfin et son fils Fingon contrôlent l’Hithlum – Pays de la Brume – à l’Ouest des Ered Withrim au sein de leur forteresse de Eithel Sirion; les fils de Fëanor à l’Est, et les fils de Finarfin en Dorthonion. Ils font le siège d’Angband en encerclant la forteresse et contrôlant ses allers et venues. Au sud, s’étale le vaste Royaume du Doriath de Thingol et Melian. A l’ouest de celui-ci sur la côte Círdan et les elfes des Falas occupent également un vaste territoire. Enfin, au Sud-Est, vivent les Nandor d’Ossiriand.
résumé plus détaillé (cf. Un peu de géographie : Beleriand)
La « Quenta Silmarillion » , dans le tome 5 du HOME, propose également une description de la région externe au fleuve Gelion, soit en dehors de la carte publiée dans le Silmarillion.
15 – Les Noldor en Beleriand
Turgon quitte Vinyamar dans la région côtière du Nevrast, guidé par Ulmo en songe, jusqu’en Echoriath où il bâtit dans la vallée de Tumladen en secret le Royaume Caché de Gondolin sur la coline de Amon Gwareth. Galadriel et ses gens viennent vivre avec Melian et Thingol en Doriath. Thingol apprend le massacre des Teleri d’Alqualondë, et la mort de son frère Olwë et est dès lors habité d’une profonde rancœur contre les Noldors responsables. Il interdit que le langage Noldor soit utilisé en ces terres.
résumé plus détaillé (cf. Un peu de géographie : Beleriand)
- * Les « Annales Grises », d’après le tome 11 des HOME, expliquent que la femme de Finrod – fils ainé de Finarfin ayant décidé de partir en exil à la suite des Noldor, – Amárië, une Elfe Vanyar, ne fut pas autorisée à le suivre dans son exil en Beleriand. Après sa mort, Finrod fut relâché par Mandos et pu ainsi la retrouver.
- * l’Athrabeth donne de plus amples détals sur la pensée de Finrod Felagund.
16 – De Maeglin
Aredhel, la sœur de Turgon, décide de partir chez les fils de Fëanor et quitte donc Gondolin. Elle finit par rencontrer Eöl l’Elfe Noir en Nan Elmoth. Celui-ci la prend pour compagne. Ils ont un enfant : Maeglin. Aredhel décide plusieurs années après de retourner à Gondolin chez son frère, avec Maeglin. Eöl la suit, désireux de lui reprendre son fils. A Gondolin, Eöl se dévoile et tue Aredhel en projettant un javelot dans sa poitrine avant d’être exécuté par les gardes de Turgon du haut des créneaux de Gondolin juste après qu’il ait maudit son fils. Maeglin devient malgré tout un seigneur de la ville.
- Idril, la fille de Turgon, est dégoutée par ce qui est arrivé à Eöl et Aredhel. Elle en veut à son peuple, la rendant réceptive à l’union avec quelqu’un d’une autre race.
- Le Silmarillion nous apprend qu’Aredhel avait quitté Gondolin avec une escorte, mais c’est dans le tome 11 des HOME qu’on découvre qu’il s’agit de trois fameux seigneurs elfes : Egalmoth, Echtelion et Glorfindel.
- Dans le Silmarillion, « Dark Elf » a été traduit par Elfe Noir. En vrai, ces elfes Noirs sont juste les elfes « sombres » qui n’ont jamais vu la lumière des deux arbres.
17 – La venue des Humains dans l’ouest
Les hommes sont découverts par Finrod. Il leur joue de la harpe puis les mène en Beleriand. Beör et Marach colonisent l’Estolad. Haleth, la forêt de Brethil. Plus tard, la Maison de Hador, issue du peuple de Marach, se distingue auprès de Fingolfin et est autorisé à vivre chez le Haut-Roi en Hithlum.
18 – La ruine de Beleriand et la chute de Fingolfin
Brisant le Siège d’Angband, Morgoth extermine les Noldor en Ard-Galen – appelé ensuite l’Aunfauglith – par surprise lors de la Dagor Bragolach ou Bataille de la Flamme Subite. Finrod est sauvé par Barahir, et lui remet son Anneau et la promesse qu’il s’acquittera de sa dette envers quiconque lui montrera cet Anneau. Fingolfin, de colère, défia Morgoth devant les portes d’Angband, le blessa par sept fois mais périt finalement sous la masse du Valar.L’Aigle Thorondor le saisit avant que son corps ne soit dévoré par les Loups jusqu’en Gondolin où son frère Turgon lui construit une tombe. Les hommes Orientaux arrivent en Terre du Milieu et sont invités à séjourner avec les fils de Fëanor. La domination de Morgoth s’étend toujours plus au sud et Sauron s’empare de Tol Sirion et de Minas Tirith. Húrin et Huor s’échappent d’une embuscade lors de la « Bataille de Bréthil » en étant sauvés in extremis par Thorondor qui les emmène vivant à Gondolin. Galdor meurt à Eithel Sirion en aidant les Elfes à défendre leur forteresse, et Húrin règne alors en Dor-Lomin sur la Maison de Hador.
résumé plus détaillé (cf. Dagor Bragolach)
- On apprend dans les « Annales Grises », tome 11 des HOME, qu’après la mort de son maitre, Rochallor le cheval de Fingolfin est assailli par des loups pendant le combat, puis qu’il fuit vers le Hithlum jusqu’à s’en rompre le cœur.
- Après la Dagor Bragollach, la verte plaine d’Ard-Galen devient couleur de cendre, à cause du désert de cendres que laissèrent derrière elles les flammes projetées par le Thangorodrim (les trois volcans sous lesquels a été bâti Angband), et est alors appelée Anfauglith. Le royaume dévasté du Dorthonion prend pour nom le Taur-Nu-Fuin.
*Dans le Simarillion, Gil-galad est le fils de Fingon, suivant une annotation à la main ajoutée par Tolkien dans ses « Annales Grises » (tome 11 des HOME), mais plus tard, Tolkien décida comme on peut le compulser dans le tome 11 des HOME que Gil-galad serait le fils d’Orodreth et le petit-fils d’Angrod et d’Eldalótë.
*Le fort que les orcs attaquent sur le versant du Mont Rerir figure bien à l’Ouest, et non pas à l’Est comme il est indiqué dans le Silmarillion ce qui est logique puisque Angband est à l’Ouest de ce Mont, et non pas à l’Est. - Thorondor est par erreur nommé Thorondol dans ce chapitre du Silmarillion en version française.
19 – De Beren et Lúthien
Beren Erchamion, le fils de Barahir, ère en Dorthonion puis en Doriath après la trahison de Gorlim et la mort de ses hommes. Dans la forêt de Neldoreth, Il tombe sous les charmes de Lúthien Tinuviel, la fille de Thingol et Melian. Mais il ne pourra épouser la fille du roi que s’il revient avec un des silmarils de la couronne de fer de Morgoth. Beren accepte et se rend alors en Nargothrond la forteresse de Finrod, pour que celui-ci tienne le serment qu’il a fait à son père. Finrod laisse sa couronne à Orodreth et accompagne Beren vers Angband. Sauron les capture à Tol-in-Gauroth, et fait manger leurs compagnons par ses loups. Finrod se sacrifie pour sauver Beren qui est finalement sauvé par Lúthien accompagnée de Huan le chien du Valar Oromé. Beren et Lúthien se débarassent de la chauve-souris vampire Thúringwethil et du Loup Draugluin, et prennent leur apparences cachés magiquement sous leurs dépouilles. Ainsi, ils parviennent à entrer en Angband. Lúthien hypnotise Morgoth en dansant devant lui. Il s’endort, et Beren extrait un silmaril de sa couronne. Puis, le grand loup Carcharoth dévore la main de Beren avec le Silmaril. Rendu fou furieux de la blessure que lui inflige le Joyau, il dévaste les alentours de Doriath. Huan vient à bout de Carcharoth, mais Beren est mortellement blessé. Lúthien, obtient des Valar de devenir mortelle et de ramèner Beren à la vie.
- * On apprend dans le tome 5 des HOME que les deux Aigles de la suite de Thorondor venus avec lui en aide à Beren et Lúthien sont Gwaihir et Landroval, les Aigles du Seigneur des Anneaux.
- * Par erreur, à propos de la mort de Finrod lorsque le texte évoque sa filiation avec la maison de Finwë, celle-ci est nommée Maison d’Enwë dans la version française du Silmarillion.
- * Le grand Loup Carcharoth est très probablement inspiré par le Loup Fenrir, figure importante de la mythologie scandinave et nordique qu’il chérissait tant.
20 – La cinquième bataille, Nirnaeth Arnoediad
Constatant la réussite de Beren, Maedhros et les fils de Fëanor estiment que c’est le moment d’attaquer Morgoth. Une énorme alliance des Elfes, des Hommes, et des Nains du Beleriand se créé alors pour organiser une grande attaque. Les armées de l’Est devaient fondre sur Angband, vidant la forteresse de ses armées, permettant aux armées de Fingon, à l’Ouest, de fondre alors par surprise pour la prendre. A cause des espions de Morgoth, de la trahison des Orientaux séjournant à l’Est chez les fils de Fëanor, et des manœuvres cruelles des Orques pour faire sortir Fingon avant le moment prévu, et surtout de la formidable puissance de guerre de Morgoth, disposant de dragons et de balrogs, et d’armées orques dix fois supérieurs en nombre à celles des Elfes, la bataille fut une terrible, cruelle et humiliante défaite pour ceux-ci. La plupart des soldats Elfes, Humains et Nains périssent, y compris le grand seigneur Fingon, tué par Gothmog le balrog. Húrin et ses hommes se sacrifièrent pour que Turgon puisse s’échapper en Gondolin, mais Húrin fut capturé vivant par Morgoth et enchaîné au Thangorodrim, où il le maudit, le forçant à assister à la ruine de ses propres enfants Túrin et Nienor.
résumé plus détaillé (cf. Nirnaeth Arnoediad)
21 – Túrin Turambar
La femme de Húrin, Morwen, voit le Hithlum envahit par les traitres Orientaux alliés à Morgoth, et, enceinte de Nienor, décide de mettre son fils en sécurité en Doriath chez Thingol. Túrin et son ami Beleg Arc-de-Fer deviennent plus tard l’Arc et le Heaume – car il porte le heaume du Dragon sur la tête, leg de la Maison de Hador -, terrorisant les armées de Morgoth aux frontières de Doriath. Mais, la mort de Saeros, proche conseiller du roi, indirectement provoqué par Túrin, oblige ce dernier à devenir un hors-la-loi, ce qui le mène lui et ses compagnons jusqu’en Amon Rudh chez le petit-nain Mîm. Après une enquête, la félonie de Saeros est mise en évidence par Thingol, et Túrin est réhabilité. Thingol envoie Beleg le récupérer. Beleg le trouve chez Mîm peu avant que celui-ci décide de vendre Túrin et ses hommes à Morgoth, entre autres pour venger la mort d’un de ses fils, tué par un des Gaurwaith de Túrin. Ce dernier est prisonnier, et Beleg part délivrer son ami. Il croise en Taur-Nu-Fuin Gwindor, évadé d’Angband où il y croupissait esclave de Morgoh. Par mégarde, Túrin tue Beleg venu le secourir. Túrin, désespéré, ramène Gwindor en Nargothrond. Orodreth devine sa valeur et en fait un seigneur et un conseiller puissant. C’est Túrin qui lui conseille de défier Morgoth en bâtissant un pont jusqu’aux portes de Nargothrond. Bientôt, le dragon Glaurung et une armée d’orc utilise ce pont pour dévaster Nargothrond après avoir tué Orodreth, et son armée dont Gwindor. Les femmes Elfes de Nargothrond, dont le bien aimé de Túrin, Finduilas, la fille d’Orodreth, sont amenées en esclavage par l’armée de Glaurung. Il paralyse puis envoûte Túrin, l’obligeant à partir retrouver sa mère et sa sœur soit-disant en danger en Dor-Lomin, en Hithlum, au Nord, au lieu de chercher à sauver Finduilas comme l’en a conjuré Gwindor. En Dor-Lomin, Túrin apprend que sa mère et sa sœur sont partis en Doriath. Il veut retrouver Finduilas, et à son retour apprend sa mort alors qu’elle cherchât peu après le début de son esclavage à fausser la compagnie de ses ravisseurs. Ceux-ci l’empâlèrent avec une lance sur un arbre. Il réside alors en Brethil, où il épouse une jeune fille perdue et amnésique appelée Níniel. Alors que celle-ci est enceinte, Glaurung quitte Nargothrond et fonce droit sur le Bréthil. Túrin tend un piège au dragon et le transperce de son épée Gurthang dans les gorges de Cabed-en-Aras. A la mort de Glaurung, alors qu’elle voit le corps de Túrin comme mort suite aux éclaboussures du sang vénéneux du dragon, Niniel est désenvoûtée : elle se rappelle qu’elle est Nienor, la sœur de son mari Túrin, frappée d’amnésie par le pouvoir du dragon après que celui-ci ait attaqué la compagnie qui les menaient, sa mère et elle, vers Nargothrond à la recherche de Túrin. Nienor se tue alors en se jetant dans la rivière du haut du ravin. Túrin, une fois réveillée, apprend la mort de Niniel et qu’elle était en fait sa sœur, et comprenant enfin toute la portée de la malédiction de Morgoth, se suicide à son tour en se jetant sur sa lame Gurthang.
Attention, afin de en pas altérer la trame probablement pensée par Tolkien pour cette histoire fondatrice, ce résumé reprend les grandes lignes de l’histoire intégrale de la geste Les enfants de Húrin, et non pas ce qu’on peut en lire dans le Silmarillion.
- La malédiction frappant le pauvre Túrin Turambar a en effet fait l’objet de maints traitements disparates par Tolkien. En premier, elle est relatée dans le « Conte de Turambar et le Foalókë » dans les Contes Perdus, tel qu’on peut le lire dans le tome 2 des HOME. Un poème conséquent dans les Lais du Beleriand qu’on peut lire dans le tome 3 des HOME a ensuite suivi. Puis, encore plus tard, un texte romancé fut rédigé, et on peut le lire dans les Contes et légendes inachevés. Enfin, Christopher Tolkien a tenu à le réécrire dans un roman complet et cohérent nommé « les Enfants de Húrin », paru en avril 2007, et en Français il y a peu. Le fils de Tolkien a par là-même recommencé le même type de travail qu’il avait effectué pour le Silmarillion, soit une réécriture partielle de l’œuvre.
- Tolkien a été probablement inspiré par l’épée de Kullervo (et de l’histoire d’ailleurs) pour l’épée Anglachel/Gurthang de Túrin. En effet, Kúlervo se sert de l’épée pour abattre également son dragon.
22 – La ruine de Doriath
Morgoth rend sa liberté à Húrin, ayant passé près de trente ans emprisonné, ligoté sur un trône sans pouvoir rien faire d’autres que regarder au loin ce qui arrivait de tragique à ses enfants. Du moins c’est ce que dit sa Légende. Libre, il est débouté à Gondolin. Il retrouve Morwen dans la forêt de Brethil, et y accompagne les dernières heures de sa femme. Il part alors dans les ruines de Nargothrond pour y trouver le Nauglamír, et l’offre à Thingol avant de se suicider en s’enfonçant dans la mer à partir des rivages de l’ouest. Thingol certi le collier avec le Silmaril que lui a rapporté Beren. Les orfèvres Nains, estimant être lésés, ne vuelent pas laisser le silmaril et tuent le roi Elu Thingol lors de la bataille de Doriath. Melian quitte le pays pour retourner vivre en Aman et Doriath perd alors son Anneau de protection. Les nains peuvent alors prendre possession de Menegroth et de ses trésors. Beren les en empêche au gué de Sarn Athrad avant de rejoindre Tol Galen pour y retrouver Lúthien. Leur fils, Dior, finalement récupère bientôt le Silmaril et règne sur Doriath. Obligé de respecter leur serment, les fils de Fëanor attaquent le Doriath pour récupérer le Joyau, et massacrer Dior et sa famille. Quelques survivants Elfes réussissent à leur échapper dans les Havres du Sirion, avec parmi eux le Silmaril et Elwing, la fille de Dior, lui-même fils de Beren.
C’est en lisant les HOME qu’on comprend mieux comment Tolkien a élaboré cette partie de l’histoire, particulièrement confuse en fait. Il faut rappeler qu’à ce moment précis, il avait mis de côté l’écriture du Silmarillion, arrêté au milieu de la geste des Enfants de Húrin, pendant dix-neuf ans, le temps d’écrire Le Seigneur des Anneaux. Il en résulte un roman inachevé ici, au point où Christopher Tolkien en inventa probablement une partie.
- * Dans le tome 11 des HOME, on voit que le début de ce chapitre vient d’un récit nommé « Les Errances de Húrin », qui comprend la partie terminale des « Annales Grises », décrivant sous forme de synopsis le destin de Húrin ainsi qu’un texte romancé écrit en fin des années 50 afin de conter le périple de Húrin en Brethil.
- * Ensuite, le Silmarillion se rapporte à un extrait de l’Annale 500, également consultable dans le tome 11 des HOME ou le séjour de Húrin en Hithlum. On apprend dans cette annale qu’avant d’atteindre seul les frontières de Gondolin, Húrin retourna chez lui en Dor-Lomin pour y être repoussé par son peuple toujours sous la domination des Orientaux qui y vivaient alors toujours. Le chef des Orientaux, Lorgan, chassa alors Húrin après lui avoir néanmoins accordé une escorte de 7 hommes, dont Asgon. L’annale 500 s’arrête là, mais « les Errances de Húrin » reprennent la suite. On y lit que Húrin et sa bande descendirent alors par les gorges du Lithir plein sud jusqu’en Dimbar. Les hommes de Brethil capturèrent alors les hommes de Húrin qui parvient néanmoins à se rapprocher de Gondolin après avoir provoqué la mort de deux seigneurs de Brethil, Manthor et Hardang, ce qui termine dramatiquement la lignée des Haladins. Ainsi, dans le Silmarillion, Húrin supplie Turgon puis assiste à la mort de Morwen, d’après à la fois le début des « Errances de Húrin » et sa fin… sans narrer le milieu de ses errances.
* L’origine littéraire de l’arrivée de Húrin en Doriath, qu’on retrouve ensuite dans le silmarillion, est donc peut-être, entre autres ajouts dans ce chapitre, comme il l’a lui-même avoué à demi-mot, une invention de Christopher Tolkien pour expliquer comment Thingol récupère le Nauglamir. Par contre, la triste fin de Húrin provient directement de la « Quenta » qu’on peut lire dans le tome 4 des HOME.
* Húrin est donc en tout cas pour Tolkien un personnage primordial de son Premier Age, comme on ne le devine que peu dans le Silmarillion publié du fait des choix de Christopher.
* C’est bien sûr suite au meurtre de Elu Thingol par les artisans nains ayant conçu Menegroth et désirant être mieux récompensé de ce fait que les Elfes et les Nains ont démarré leurs nombreux conflits. L’emprisonnement des nains de la compagnie de Thorin dans les geôles de Thranduil durant la quête de la Montagne Solitaire n’arrangea rien.
* Au moment de l’attaque du Doriath par les Fils de Fëanor, la petite Elwing n’a que trois ans et est donc sauvé par d’autres Elfes, qui prennent aussi avec eux le Silmaril du Nauglamir.
* La version française du Silmarillion n’indique pas que Húrin met Morwen en terre, laissant croire qu’il abandonne sciemment le corps de sa femme par terre.
En réalité, le texte d’origine de Tolkien précise que Húrin enterre Morwen de l’autre côté du tertre où ont été enterré Túrin et Nienor, ajoutant à l’épitaphe de la pierre annonçant la tombe du tueur de Glaurung et de sa sœur les mots « ci-gît également Morwen Eledhwen. »
* Le traducteur du Silmarillion Pierre Allen oublia de traduire un paragraphe entier. Ce paragraphe permet d’apprendre que les Elfes d’Ossiriand, dont Beren et Lúthien, apprirent l’attaque de Doriath par des Nains armées aperçu en nombre au Gué de Pierres, puis par un messager. Beren et son fils Dior quittèrent alors avec de nombreux Elfes verts (Sindars) d’Ossiriand Tol Galen vers le nord de la rivière Ascar …
Ce passage aurait permis de comprendre comment Dior arriva en Doriath.
23 – Tuor et la chute de Gondolin
Tuor est le cousin de Túrin. Il quitte Mithrim et devient hors-la-loi. Ulmo lui envoie une vision : il doit se rendre en Nevrast, ce qu’il fait. Il récupère dans les ruines de Vinyamar les armes laissées par Turgon longtemps auparavant lorsqu’il y vivait, et y fait connaissance avec Voronwë, un rescapé de la flotte de navire que Turgon envoya pour tenter en vain de convaincre les Valar de leur venir en aide. L’Elfe guide l’Homme jusqu’à la Cité Cachée de Gondolin. Tuor y est reçu avec grand honneur, et épouse même Idril la fille de Turgon, amoureuse de l’humain. Gondolin l’inviolable est alors attaquée, à cause de la trahison de Maeglin, par les armées monstrueuses de Morgoth, qui cherchait depuis des siècles à s’emparer de la cité, alors le dernier bastion Noldor d’importance restant en Beleriand. Tuor, Idril et leur fils Eärendil réussissent à quitter la cité en feu par un passage secret menant au sud d’Echoriath jusqu’aux Bouches du Sirion. Ecthelion meurt ainsi que Glorfindel et Maeglin, tué par Eärendil . Tuor et Idril prennent la route de Valinor pour plaider la cause des Hommes et des Elfes. Les valar l’acceptent ainsi que Idril et c’est le seul mortel à avoir atteint Valinor. Ils ne changent néanmoins pas d’avis pour autant malgré la supplique d’Ulmo à Manwe.
24 – Le voyage d’Eärendil et la guerre de la Grande Colère
Eärendil prend la mer cherchant à atteindre Valinor. Beren a emmené aux havres du Sirion le Silmaril, en assurant la richesse. Elwing s’y lie avec Eärendil. Les fils de Fëanor attaquent ces Havres pour une fois de plus chercher à s’emparer du Joyau. Maglor enlève Elrond et Elros, les jeunes enfants du couple et les élève. Entre temps, Eärendil, né d’une elfe Lúthien et d’un homme Beren, plaide la cause des Elfes et des Hommes auprès de Valinor. Ceux-ci décident alors de les aider et d’attaquer Morgoth lors de la Guerre de la Grande Colère, à l’aide d’Earendil qui attaque Ancalagon à bord du Vingilot le plus imposant des dragons ailés de Morgoth. Ainsi, le thangorodrim et donc Angband est dévasté, Morgoth est vaincu définitivement, jeté dans le Vide par les Portes de la Nuit, et le Beleriand tout entier sombre sous les flots ombre sous les flots. Eärendil emporte avec lui le Silmaril de Beren sur son navire céleste. Les derniers fils restants de Fëanor, toujours en proie à la malédiction proférée par Mandos, rencontrent une fin tragique dès qu’ils entrent en possession de leur silmaril : Maedhros se jette dans un cratère de lave et Maglor jette son silmaril dans la mer avant de devenir fou. Chaque silmaril a rejoint son élément, et cela met un terme à la Malédiction de Mandos. C’est la fin des récits du Premier Âge et de la « Quenta Silmarillion » et peu de survivants parmi les Elfes et les Hommes purent ensuite perpétuer ses histoires grandiloquentes. Parmi eux, Cirdan le Charpentier, Galadriel et son compagnon Celeborn, Gil-Galad et Elrond le semi-Elfe, et durant un temps Elros le premier Roi de Numénor, lointain ancêtre d’un certain Aragorn.
résumé plus détaillé (cf. La Guerre de la Grande Colère)
- * Une fois le Beleriand immergé, seuls trois de ses sommets restèrent sous forme d’îles en partie émergées lors des Ages suivants : parmi elles, Tol Galen le havre de Beren et Lúthien, et quelques îles au large du Lindon : Tol Fuin, Tol Himling et Tol Morwen où demeure toujours la tombe des gens de Húrin.
- * Quant aux glorieuses cités naines antiques, elles demeurent en ruines toujours à ce jour là où demeuraient au Premier Age Nogrod et Belegost.
Au début du Second Age, les Edains (Ancêtres des Hommes du Premier Age ayant aidé les Valars lors de la Bataille de la Grande Colère), se voient offrir par les Valar l’île de Númenor pour y vivre. Ils y sont d’abord gouvernés par Elros et par ses descendants. Leur civilisation domine bientôt les Terres du Milieu tout en s’éloignant de plus en plus de Valinor et des Elfes, leurs rois étant blessés de ne pas avoir accès à l’immortalité, les jalousant donc, et ce malgré l’avertissement de Manwë qui rappelle que les Elfes sont immortels et à leur trépas vont se reposer dans les halls souterrains de Mandos, là où les Hommes sont mortels et doivent finir leur vie jeté à travers la Porte de la Nuit. Les derniers rois vont jusqu’à bannir tout culte et celebrations des Valars, jusqu’à s’en défier et les défier ouvertement, en cela poussé insidieusement par Sauron une fois que celui-ci, considéré par les Numénoréens comme posesseur d’un trop grand royaume en Mordor, fut capturé par ces derniers et conduits d’abord captif en Numenor, avant de devenir leur conseiller. Ar-Pharazôn, le dernier roi de Númenor, attaque même Valinor sur ses conseils. Il y perd tous ses navires, et Numenor elle-même est engloutie avec tous ses habitants et sa reine, par l’éruption du Meneltarma, suivi d’un terrible raz-de-marée provoqué dit la légende par la décision des valar de donner une forme ronde à la Terre, excluant Valinor de celle-ci, la rendant à jamais innaccessible aux mortels, hormis par « la voie droite » qu’est autorisé à emprunter les derniers elfes ayant décidé de l’emprunter pour un voyage sans retour. Seuls survivent les Edains Anárion et Isildur, descendants directs d’Elros et toujours fidèles et respectueux des Elfes et des Valars, qui fondent les royaumes du Gondor et de l’Arnor en Terre du Milieu, y devenant les Dunedains.
- * « Akallabêth », veut dire en Adûnaique (langage commun des Edains) « celle qui a sombré ». En Quenya (Langage Elfique), cela se traduit par « Atalantë », évidemment fort proche d’ « atlante ». La destinée de Numénor évoque ainsi pour Tolkien celle de l’Atlantide.
- * « Ar-Pharazôn » ressemble à « pharaon ». Et en effet, l’histoire et les descriptions de Númenor s’inspirent de la civilisation égyptienne antique. Par exemple le fait que leurs rois soient momifiés au sein de tombes gigantesques.
- * Les « Sept Pierres » évoquées dans le Silmarillion et qui sont finalement sauvées de la submersion par les Fidèles – dans le sens ami des Elfes et des Valars, soit Anarion, Isildur et leurs gens, alors parias voire criminels aux yeux du pouvoir que représentait Ar-Pharazôn et Sauron – sont les palantíri, évoqués à de maints reprises dans le Seigneur des Anneaux.
Les anneaux du pouvoir et le troisième Âge
En Terres du Milieu, au Second Age, Gilg-Galad s’est installé avec ses Elfes en région de Lindon, à l’Ouest des Terres du Milieu d’Ossiriand et les anneaux magiques sont forgés par Celebrimbor, fils de Curufin, et les Elfes d’Eregion dans la cité d’Ost-In-Edhil plus à l’Est du Lindon, et à l’Ouest des Monts Brumeux. Ils lient des relations amicales et commerciales avec les nains de la Moria qui y vivent. Sauron s’établit en Mordor encore plus à l’Est jusqu’à l’engloutissement de Númenor. Sous forme d’Anathar, il dupe les forgerons elfes d’Ost-In-Edhil. et leur fait forger les fameux Anneaux du Pouvoirs : Neuf pour les Rois mortels, Sept pour les Seigneurs Nains, là où Celebrimbor forge de son côté trois Anneaux pour les seigneurs Elfes, avant que Sauron forge personnellement l’Unique pour tous les trouver et les dominer. Par la suite, Sauron retourne au Mordor, et y mène la guerre contre les peuples libres, faisant de l’Eregion et d’Ost-In-Edhil un champ de ruine, et forçant notamment Elrond à se retrancher à Rivendell. Les 7 anneaux nains donnent à ceux-ci la maladie de l’or, et les 9 anneaux des Hommes transforment leurs porteurs en Nazguls. Seuls les 3 Anneaux des Elfes, possédés par Galadriel (Nenya, l’anneau de l’eau), Elrond(Vilya, l’anneau de l’air) et Cirdan, lui échappe. Avant la submersion de Numenor, Sauron est emmené captif à Numenor, et Gilg-Galad en profite pour reconquérir tout le nord. Sauron de son côté parvient à manipuler Ar-Pharazon, ce qui conduira à l’Akkallabeth, à la submersion de Numenor, comme on l’a vu précédemment. Les survivants de la catastrophe, les Fidèles Elendil, Anarion et Isildur, porteurs d’une pousse de l’Arbre Blanc de Numenor, antique présent des Valar brûlé quasi entièrement par Ar-Pharazon, regagnent les Terres du Milieu. Elendil rejoint Gil-Galad et avec son aide fonde le Royaume d’Arnor. Quant à Isildur et Anarion, ils fondent le Royaume du Gondor. De retour en Mordor, Sauron se prépare à la guerre. Il capture Minas Ithil, qui hébergeait l’Arbre Blanc, mais Isildur pu emmener une pousse de ce dernier à Minas Tirith, la cité de Garde voisine. Sauron est assiégé par les armées de Gil-Galad, d’Elendil et d’Isildur. Sauron finit néanmoins par perdre la guerre contre les Armées des Peuples Libres, à cause de Narsil l’épée d’Isildur ayant réussi à trancher le doigt qui portait l’Anneau Unique, lui faisant perdre toute sa force et ses pouvoirs, lors de la bataille de la Grande Alliance des hommes et des Elfes, qui démarre le Troisième Age. Anarion meurt lors du siège. L’Anneau Unique est récupéré par Isildur après la mort de Gil-Galad. L’Unique le contrôlant, Isildur décida malgré les injonctions d’Elrond, de garder l’Anneau, qu’il abandonna aux eaux de l’Anduin en tombant sur une embuscade fatale. Sauron regénère doucement ses forces à Dol-Guldur. Les Istari dont Gandalf qui reçoit en raison de sa sagesse de Cirdan l’Anneau de Feu Narya, Radagast et Saroumane, arrivent en l’an 1000. Sauron est chassé par le Conseil Blanc en parallèle de la quêted’Erebor où Bilbon avec l’aide de Gandalf, de la compagnie de Thorin, de Elrond, et de l’archer Bard, défait le dragon Smaug et récupère l’Unique des mains de Gollum, et reconstitue ses forces à Barad-Dûr. A la fin du Troisième Age, Sauron envoie ses Nazguls tenter de récupérer l’Anneau Unique, et s’intéresse dès lors aux pacifiques hobbits de la Comté. Ceux-ci, avec l’aide de Gandalf et d’Elrond de nouveau, ainsi que de Galadriel en Lorien, forment avec Legolas, Aragorn, Boromir, Gimli, Merry, Pippin, Samsagace Gamegie, et Frodon Sacquet la Compagnie de l’Anneau. C’est la Guerre de l’Anneau qui, outre la résolution de nombreux conflits et plusieurs couronnements et mariages dont celui d’Aragorn Elessar, devenu roi du Gondor en portant l’épée Narsil reforgé en Anduril, avec Arwen Undómiel la fille d’Elrond au destin tragique, amène finalement à la destruction de l’Anneau Unique dans les flammes de l’Orodruin suite au sacrifice de Gollum, et donc la fin de Sauron, et bientôt du Troisième Âge lorsque les derniers anneaux et leurs porteurs (Gandalf, Cirdan, Galadriel, Frodon) prennent la mer et disparaissent à l’Ouest.
- * Certains des événements évoqués dans ce résumé se rapportent bien entendu aux romans « Bilbo le hobbit » et « Le seigneur des Anneaux », œuvres majeures achevées par J.R.R. Tolkien de son vivant.
- * Alors qu’il est établi que les hobbits sont en quelque sorte pour tolkien sa propre représentation – et la nôtre avec – dans son monde, entre autres, Gollum détient un statut très intéressant. En effet, de nombreux passages le rapproche de la fameuse créature de Beowulf, Grendel, lorsqu’il cesse d’être un hobbit. Beowulf a donc été très probablement une source d’inspiration pour ce personnage si important pour l’eucatastrophe (ou dénouement heureux et soudain). On notera également que Beowulf inspire Tolkien dans bien d’autres aspects du Seigneur des Anneaux, comme toute la partie du Rohan, avec par exemple le hall de Theoden qui fait furieusement penser au grand hall d’Odin dans le kalevala, ou celui de Beowulf dans le conte homonyme.
- * L’Anneau Unique est en partie inspiré de l‘Anneau des Nibelungen, et Narsil devenant Andúril la Flamme de l’Ouest, est inspiré en partie d’Excalibur (l’Epée dont l’extraction de la pierre fait d’Arthur un Roi dans la Matière de Bretagne) bien sûr. Tolkien a également utilisé de nombreuses symboliques d’anneaux dans son oeuvre.
« N’avez-vous donc point d’espoir ? » dit Finrod.
« Qu’est-ce que l’espoir ? » dit-elle. « Une attente du bien, qui, bien qu’incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n’en avons pas. »
« C’est là une chose que les Hommes appellent ‘espoir’… « Amdir l’appelons-nous, ‘expectation’. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l’appelons-nous.